Puisque les « citations » de ma maman vous ont divertis, et que certains en ont redemandé, je vous offre quelques-unes des « sorties » habituelles de Papa, de Mémère et de Pépère.
Papa : Quand je lui disais : « Mais papa, j’ai bien le droit de… » il répliquait : « oh, toi, tu as juste le droit de mener les poules pisser ! »
Mémère (ma grand mère maternelle), voir la petite maison grise :
Elle, persuadée que j’étais sur le chemin de la perdition par excès de lectures qui, disait-elle : « Te farcissent la tête de choses qui ne sont pas de ton âge… » Me mettait une telle pression pour m’en détourner:
« C’est un vice de lire tout le temps ! » et elle plaidait en faveur de la couture, du tricot (à quatre aiguilles pour les chaussettes !), du « rac’modage », et du crochet auquel je ne tardai pas à exceller.
En faveur de la cuisine aussi qui, grâce à elle, est devenue une des grandes passions de ma vie.
À 14 ans je n’ignorais rien de l’élaboration de la daube de bœuf, du « haricot de mouton », du civet de garenne et de toute sorte de légumes farcis.
Je pouvais la suppléer toute seule, à sa grande fierté.
Pour les soins d’hygiène, mais ne voulant pas que j’utilise pour mes aisselles du déodorant « chimique », sa hantise.
« Tiens ! » disait-elle, « prends une rondelle de citron, ça fait le même effet, c’est plus sain, et c’est moins cher. »
Merci Mémère ! J’utilise encore aujourd’hui ton précieux tuyau.
La question des aisselles m’amène tout naturellement, quelques années plus tard, à la question des fréquentations :
Ayant fait fonctionner « l’ascenseur social » pour ses enfants, il n’était pas question pour moi de trouver joli garçon le facteur ou l’employé du gaz.
Elle me mettait en garde avec beaucoup de dérision, de petits rires dépréciatifs : « Tu ne vas pas t’amouracher du premier chien coiffe qui passe, tout de même ».
Pourtant, trois ans plus tard, j’épousai un jeune charpentier, compagnon du Devoir de Liberté, autrement dit : gavot ou devoirant ; fin travailleur du bois, lettré ! Grande gueule et gueule d’amour, « beau comme le péché », disaient mes copines, et sicilien de surcroît.
Par surcroît on pourrait l’écrire : sur-croix, une croix de plus !
La catastrophe et l’apocalypse ! Elle m’aurait plutôt vue avec un attaché d’ambassade !
Puis, les choses s’arrangèrent. Comme on dit : « le temps est un grand médecin » ou comme dit si joliment La Fontaine :
« Sur les ailes du Temps, la tristesse s’envole… »