Dédié à Boby Lapointe
À Barbizon, chez le barbu
Le brav’ berbère barbichu
Et l’Habiba, bobin’ pointue
On a bu bistouille et bernache
Jusqu’à être saouls comm’ des vaches
Si bien qu’Habiba, très fâchée
Nous a tous les trois engueulés
Nous a foutus tous à la porte
Beuglant : « que le diable t’emporte »
Au bout d’la nuit, cinq heur’ passées
Quand tous les bars furent fermés
Sans bobards, on n’tait imbibés
On est rentré déconnecté
En p’tit’ tenue, sans nos souyers
Tous trois, par la taille enlacés
Tenant la largeur de la rue
En gueulant, à gueule que veux tu
Qu’on avait bu bu bu, beaucoup trop bu
Après l’crochet au bobinard
Du beau black bluffeur et roublard
On n’était tous trois pleins de pinard
Y a qu’Habiba qu’avait pas bu
Ell’ roupillait chez Mustapha
Mais on s’en rappelait mêm’ pas
Car Habiba, l’abaloubée,
De sa vie n’a biberonné
Et c’est pour ça qu’ell’ montera
Un jour au paradis d’Allah
C’est pas comm’ nous ! dans quel état
On s’était mis ! mais quels soiffards !
Vilains piliers de bobinards
C’est pas permis d’avoir tant bu
Et pour quel motif, je sais pus
C’est sûr qu’on avait bien trop bu