Anna, te souviens-tu des chagrins d’autrefois
Où sont passées, ma mie, ton histoire et la mienne
Et les fraîches dentelles et les premiers émois
Au grand jardin fleuri de belle rose ancienne
Quand le concert s’achève, où s’en va la romance ?
Où vont les souvenirs quand ils sont oubliés ?
Les images sépia d’une lointaine France
Et les serments trahis et les destins blessés
Puis le Temps a passé, il nous vint des enfants !
De bien pires orages nous ont ravagées !
Nous avons oublié tous nos premiers printemps
Et nous avons vieilli, sages et résignées
Nous avons traversé et la guerre et la vie
Nous les avons jugés petits et dérisoires
Ces chagrins de jadis ! comme une maladie !
Pourquoi faut-il qu’ils soient encore dans nos mémoires ?
Mais nous retrouverons aux archives du Ciel
Ce qui nous fit pleurer et ce qu’on oublia
Puisque rien ne se perd au Parc des éternels
Et que le grain défait, tantôt refleurira