Le coucou qui chante au bois
On n’le voit, on n’le voit guère
Le coucou qui chante au bois
On n’le voit, on n’le voit pas.
C’est un fameux sacripant :
On n’le voit, on n’le voit guère
Un pas-grand-chose, un brigand
On n’le voit, on n’le voit pas.
Trop feignant pour faire un nid
Il va pondre, il va pondre
Pas fichu d’élever des p’tits
Il pond dans le nid d’autrui.
C’est un curieux paroissien
Quelle hont’ quelle vergogne !
C’est un drôl’ de citoyen
Qui n’distingue le mal du bien.
Découragé de naissance,
Il préfèr’ qu’les autr’ travaillent,
Découragé de naissance,
Il cultiv’ sa nonchalance.
Paresseux comm’ limace
Il aim’ mieux qu’les autr’ fatiguent
I’s’prélasse, il se délasse
Ça, c’est inscrit dans sa race.
J’en suis mal à l’ais’ pour lui
J’en transpire, j’en transpire
J’en suis mal à l’ais’ pour lui
J’en transpire et j’en rougis.
Y’a qu’lui qu’est à l’aise comm’ tout
Il sifflote, il sifflote
Au fond du bois ce voyou
Sur deux not’ se fout de nous.
C’est c’que m’a dit le hibou,
La chouette et le caribou
Que j’ai croisés tout à l’heure
Oui ! il se moque de tout !
Mais que peut-il bien y faire ?
Sa nature, elle est comm’ ca
À quoi bon crier et blaire :
Sa pente le mène là.
Fair’ parasit’, ce n’est pas beau
Que voulez-vous qu’il y fasse ?
Fair’ parasit’, ce n’est pas beau
Mais si c’est écrit Là-Haut ?
Il fait comme certains hommes :
Certains homm’ ont ce défaut.
Il est bien ce que nous sommes
S’il y en a, c’est qu’il en faut.