J’avais treize ans, cet été là, je traînais toujours dans le grand sac contenant mes affaires, avec le maillot de bain des belles journées de soleil, ma rose des sables, cadeau d’anniversaire de mon Papa, je revois encore cet objet charmant, percé en haut, pour pouvoir le porter au cou, en pendentif
C’était mon fétiche, je l’aimais
J’avais treize ans, et Damien, seize
On se « parlait », timidement
Lui, le « taiseux », rar’ment à l’aise
S’contentait d’regards caressants
Petit amour à fleur de cœur,
Petit amour, caché, non-dit,
Un petit bouquet de bonheur,
Là, sur la plage, à Loctudy,
Un jour je perdis en courant,
Ma dure rose, dans le sable,
Du bout du pied, en fouissant,
Je la cherchai, bien misérable,
Le lendemain, je vois Damien
Courir vers moi, en s’écriant :
Je l’ai trouvée !!! Vis’ dans ma main !
Je l’ai cherchée longtemps, longtemps,
Émue de joie, ce joli jour,
Fus plus attentive aux regards,
À ses jolis regards d’amour
D’amour si sage, à ses égards,
Quarante ans après, épilogue.
Tout à fait par pur hasard
Du côté de Saint-Cado,
J’aperçois Damien Bernard,
Oh ! un vrai Papy gâteau
Tiens ? c’est toi ? Aaaah ! tiens, c’est vous ?
Joue de gauche, joue de droite
Poignées de mains et bisous
Souffle au cœur et la main moite !
Peu après, dans un bistrot,
Il ose parler bientôt
Faut que j’t’avoue un secret :
Tu t’souviens d’ta ros’ des sables ?
C’tait moi qui l’avait chouravée :
Tu vas me trouver détestable !
Ainsi pouvais-j’me fair’ valoir
Disant l’avoir longtemps cherchée !
C’était pas beau ! Mais, va savoir ?
Je pensais qu’ça pourrait m’aider