Qui nous rendra notre jeunesse
La fleur de nos belles années ?
Nous n’irons plus à la kermesse
Nous n’irons plus aux assemblées
À Robinson, le bal s’achève
Et nous voici tout étourdis
Dans nos veines, tarit la sève
Qui est le vin du Paradis
Le carafon est presque vide
« Au déjeuner des Canotiers »
Déjà l’on voit comme une ride
Aux fronts charmants des bacheliers
Derniers flonflons de nos soirées,
Le violon gémit au lointain
Les clarinettes sont rangées
Bientôt, nous sommes à demain
Vers un très doux sommeil sans rêve
Déjà s’en vont les musiciens,
Dans l’aube fraîche qui se lève,
Suivis dans la rue par leurs chiens
Vite s’achève la semaine
Et puis le mois, et puis l’été
Ne courrons plus la prétentaine
Le temps ? il passe, il a passé !