La chatte de la voisine
Chaque soir, voulait sortir !
Et filait par la cuisine,
Sans se soucier d’avertir
Tante Léa, un beau soir
S’aperçut de l’entreprise
« Où allez-vous, dans le noir
Ma petite malapprise ?
Pour quoi faire, et aller où
Restez là, je vous supplie
Partout rode le matou
Patientez donc, je vous prie
C’est l’affaire de trois jours
Le véto me l’a promis !
Dans ma maison vos amours
Produiront chatons de prix ! »
Mais la finaude obstinée
Refusa le prétendant
« N’êtes point ma destinée ! »
Cracha-t-elle, entre ses dents
Sans doute un urgent travail
L’attendait là sur les toits
Elle prit le soupirail
Et ceci, plus d’une fois
Que voulez vous qu’on y fasse
Elle aimait mieux un voyou
Un costaud sans loi ni race
Le dieu d’amour est un fou !
Trois chatons noirs comme poix
Sucent sa tendre mamelle
L’œil attendri et narquois,
Léa couve sa rebelle