Désobéissance bénigne
Que j’aimais beaucoup pourtant,
Que je grimpe incognito
Pour m’allonger sur le dos
Sur la peau du toit pentu,
Loin des curieux de la rue
Où, prestement dévêtue,
J’m’accointais avec l’ardoise
De notr’ maison villageoise
Chauffée tout le jour durant
Par un soleil inclément.
Là, j’attendais cœur battant,
Qu’éclatent coups de tonnerre
Dans un ciel zébré d’enfer ;
Suivis de gross’ trombes d’eau
Bénédiction pour ma peau
Brûlante et moite le jour
Par ces étés comme un four…
Qui saura ce fort plaisir
D’être seule, perchée là-haut,
Cette belle eau recueillir
Le long des seins et du dos*,
Souvenir, Ô souvenir…
PS : En écrivant ce poème, j’ai aussi pensé à François Mauriac, rôtissant l’été dans sa fournaise de Malaga (« Je cherchais votre cœur comme je cherchais l’ombre. »)