Sorcier, Sorcière

La quête des plantes
24 juin au solstice d’été

Sous la nuit de juin qui déjà s’endort
Sous la nuit qui rêve et qui s’éternise
Évitons la pluie, petite amie grise,
Lavant l’œillet blanc et le bouton d’or.

Faisons quelques pas, un petit viron
Entre les laitues et les potirons,
Les haricots verts, les fleurs de poivrons,
Nos mains sont mouillées, le jardin sent bon…

Et quand les étoiles, enfin, pâliront
Cri-cris et crapauds, nous écouterons
Nuit de velours noir, nous te bénirons
Avant vos réveils, guêpes et frelons !

Vire le manège, mûrit le melon
Tarissent mes pleurs, flambe mon jupon
Ta main sur ma taille, ah le doux frisson !
Qu’à jamais s’enlace Alice à Louison…

C’est le jeu d’amour, la joie meurtrière,
Le bouquet de fleurs jeté dans l’étang
Le renard debout devant sa tanière
La jeune colomb’ saignant à ses dents

C’est aussi le bal, là, dans la clairière
La fête masquée pour tous les amants
Ou volent les plum’ éclats de lumière
Des anges du ciel, en visitement.

Marchons sous la lune, allons, activons,
Pillons l’herbe folle, l’ortie en boutons
Pour en cueillir plus, pressons, dépêchons,
Peut-être ce soir, nous calancherons.