Sans rime ni raison

Il court il court le furet
Où t’en vas-tu Marjolaine ?
Pourquoi es-tu si vilaine ?
Ton corsage est foussonné

Où donc t’en vas-tu si vite
On dirait que tu m’évites
Tu trébuches dans la neige
Sous la lune qui abrège

Son jeu avec le soleil,
Ou vas-tu belle chabraque ?
Tu vois bien que se détraque
Cette terre et ses merveilles

Serais-tu donc amoureuse
Et rougissante et peureuse
Pour affronter ton destin
Ma fraîche odeur de jasmin ?

Vois-tu pas la nuit descendre
Que mon cœur est tout en cendre
Ô toi qui as oublié
Ton châle et puis ton panier

Serais-tu devenue folle
Cette neige, poudre molle
Colle tes sabots légers
Car tu es ensorcelée

Il court il court le furet
Il court il court il court
Déjà le voilà bien loin
Déjà on n’le voit plus bien

Presque plus rien
Un petit rien
Rien
Rien

Cette petite chose est dédiée à mon jeune ami eoz, dont, souvent, les mots m’émeuvent et m’amusent.