Quand minuit sonne

Quand douze coups à minuit sonnent
Lorsque baisse la lampe à huile
C’est l’heure où les morts téléphonent
L’heure ambiguë, l’heure fragile

La standardiste est inconnue
Aux télécommunications
Sa voix se perd, sa voix émue
Interférences, hésitations

Ne coupez pas, mademoiselle
Je ne vous entends plus très bien
Quel chuchotis, quelle dentelle
De parasites incertains !

L’heure est passée, allons dormir !
L’oreille reste sur sa faim
La nuit blanchit et va finir
De quoi rêver jusqu’à demain

L’aube va bientôt se lever
Il s’envole, mon lit-bateau !
Par la lucarne, on voit passer
Les anges bossus de Cocteau