Pour la fête des pères, accompagné d’un bouquet de pivoines
Et à l’adresse de mon mari
Mon papa disparu
Ayant pour lui ma pensée incessante
Le jour où tu me vis, au jardin de mon père ?
Je ne te voyais pas, je jouais au palet
L’poussant gaiment du pied, sous les yeux de ma mère
Mais, toi, tu m’avais vue, j’avais presque treize ans,
« Vvenu prêter la main, par amitié sincère » !
Voilà qu’à la marelle et tout en sautillant,
Faisant voler au vent mes nattes de bergère,
J’ai sauté dans ton cœur sans m’en apercevoir,
J’y suis entrée, je crois, comme contrebandière,
Mais sans aucun projet ni même sans le savoir
Alerte pitchounette, encore une écolière !
Te souviens-tu encore du premier rendez-vous
Quelques années plus tard quand tu osas me dire :
« Vous êtes bien jolie, petite, savez-vous !
Que j’aime donc vous voir vous amuser et rire !
Vous souvenez-vous, dit’, quand suis venu chez vous
Arranger ce portail qui ne voulait fermer ?
J’faisais durer la chos’ car il était si doux
D’être parfois distrait ce beau matin d’été »