Petit conte de « cheu » nous

Mon Papa, il fit sept filles
À ma si tendre Maman !
Et tout’z étaient si gentilles
Ne r’gretta pas trop l’Vincent

Ce fils mâle qu’il attendit
Pourtant un bail, si longtemps !
Contr’ les caprices du lit
Il faut être bien patient

Son angoisse était d’savoir
Qui prendrait soin d’sa maison
Des vach’, des chèvr’, des ch’vaux
D’la vendange et d’la moisson

Les filles, si caressantes
Actives et gentillettes
Et toujours gaies et charmantes
Dans leurs si simples toilettes

Qu’il se laissa vivr’ quand même
Sans trop, d’rancœur vers le sort
« L’important c’est que l’on s’aime »
Pensait-il en son vieux « for »
Écoutez bien c’qu’il advint
Durant sept années, voilà :
Une « nouvell’ » pas de gamin
Mais l’on fit la fête, les gars

Daubes de bœuf et côt’ d’agneaux
Et puis tartes aux mirabelles
Arrosés de vin nouveau
Chienne et chattes en commenselles !

Dans le bonheur le plus beau !

Si vite le temps passa,
Au bout de vingt sept années
À l’église d’Étretat
Les sept fill’ se sont mariées

Le mêm’ jour figurez-vous

Tout’s avec de très bons gars
La même illustre journée
Tout’s avec de très bons gars
Ni buveurs, ni bras cassés

Écoutez la suite, un peu !
De c’qu’advint au bout de l’an !
Chaqu’dame avec l’aid’ de Dieu
Pondit petit mâl’ charmant

Pour le coup, évidemment
Un autre problèm’ vraiment
La succession, notariale
Dans c’te famill’ peu banale

C’fut une soirée glorieuse
On chanta et l’on dansa
Chaque fille, trop heureuse
De valser avec Papa