Ode à la gueuse

J’vais pas mater
Les défilés
Les jours de quatorze juillet !

Saint-Pierre-de-Rome ?
Voir le bonhomme ?
J’aime mieux faire un bon somme !

De gauche ? de droite ?
J’ai la main moite
Ne me mettez pas en boîte !

Ô cœur bancroche
Mon dieu qu’c’est moche !
Cette obsession remplit leur poche

Le fric ! Le plan !
Et en avant !
Bien plus qu’le sort des pauvres gens

Vie de grande classe
Pour leur radasse
Pour ça, on se décarcasse

Il meurt de froid
Bien à l’étroit
Sous ses cartons
Et sans un toit

Qui ça dérange ?
Pas même un ange
Et pas d’espoir que ça change

Faut pas rêver !
Faut pas compter
Sur leur justice, plutôt crever

L’ange Gabriel ?
Et Raphaël ?
J’aime mieux Louise Michel

Suis amoureuse
Moi, de la gueuse
Et mourrai en vraie pétroleuse !

Dédié à Georges Brassens et à mon amie Josiane Balasko.