Nouveaux haïkus

Tiens ! Les sanglots cessent !
Elle s’endort, apaisée
Le chat sur ses pieds.

Le figuier embaume.
Treize ans déjà, que de lui
Je suis sans nouvelles !

Neige sur le parc
La mésange s’approche
Et me fait la manche

Plus rien sur la table du jardin,
Qu’une demi pomme, des miettes de pain, un vieux couteau

La mémé est morte.
L’horloge fait tic, tac, tic…
Je voile la glace.

Ton visage sur mon épaule
Sur ma joue, tes cheveux noirs, fleuve si doux

Un très grand Noir passe sur le chemin
Poussant à la main un tout petit vélo.

Essoufflé, s’arrête
Le chercheur de champignons
Silence figé.

Onze heure du soir :
Éclats de rire sur la route
En bas du ravin ! ?

Lune sur l’étang
Ouf ! plus personne à la pêche
Silence magique.

La couleuvre ondule
Sur les dalles du jardin
Vis ta vie, chérie.

Une bonne odeur
Sur le feu chaud qui s’éteint.
Ma vie s’écoule

Les nuages roses
Avant le doux crépuscule !
Le Jacky s’en fout !

Ni souffle ni bruit
La belle glace noircit
Papillon de nuit !

Va, lance ton cœur
Bien loin, par dessus la haie,
Ton cheval suivra.

Mare aux poissons rouges
Un héron blanc la survole…
Irai-je ? j’hésite…

O monnaie du pape
Bulle de savon
Tiens ! Ceci est un mutant !
Fine aragne blonde
Belle plume d’ange

Ceci n’est déjà plus un haiku, j’ai voulu lancer dans le vent un papillon léger, léger, léger, léger. Il a deux ailes de chaque côté. Ce n’est plus l’infinie légèreté, la minusculite japonaise. Le charme, le petit miracle.
Ce n’est plus un haïku, pour moi c’est un « fraïku ». Une sorte de petit bâtard, franco-japonais.