Monde sidéral

J’ai nagé la nuit dernière
Sous des flots phosphorescents
Aventure coutumière
Lorsqu’on navigue longtemps.

Et que les étoiles blêmes
Se cachent au fond de nos yeux
Effaçant tous nos problèmes,
Et nos chagrins vergogneux.

Un monde très très secret
Se révèle stupéfiant,
Quand le bleu vire au violet
Au tréfonds de l’océan.

On peut filer deux cents nœuds
Portés par un banc d’arelles,
Dont les écailles de queues
Crépitent des étincelles.

On y entend la musique
D’une nouvelle nature,
Dans un mode peu logique
Et qui seulement murmure.

C’est un suave chuchotement
Égal à celui des sphères,
Au cœur du cosmos, dansants
Dans une blanche lumière.

On y cueille à tout venant,
La fleur de sérotonine,
Éclose au soleil levant
Par la volonté divine,

Fourmillements d’endorphines
Tressaillent dans tous nos membres
Plus cléments que la morphine
De Noël jusqu’à Septembre.

Et quand le souvenir meurt,
Pousse au fond la Rose Noire,
Au mitan des autres fleurs,
Dans cette eau amère à boire.