Mado et Tito

La « bell’ Mado-chien-chien » est la seule gagneuse
Qui arpente le soir la grand’rue Saint Denis,
Suivi d’un artésien à la queue balayeuse
Qui trotte, truffe au vent, le regard attendri,

Derrière sa patronne, qu’il faut bien qu’il surveille,
Nom d’un chien ! La laisser monter seule près d’un con ?
Sa souveraine aimée, merveille des merveilles ?
Vous l’avez regardé ? Il n’en est pas question !

Il faut bien qu’il accepte Tito le mich’ton,
Bien tranquille, il est vrai, aplati sous le lit.
Tandis qu’Mado turbin’ de la bonne façon
Pour emplir l’escarcelle du fringant Toni :

Toni-la-nonchalance, Toni-le-bel-apôtre,
Le beau Toni des dam’, le Tony greluchon
Qui, de toute sa vie ne sut rien faire d’autre
Que siffler son pastis et taper le carton.

Vers trois heur’ du matin, la galère s’achève.
« Monte sur l’édredon, mon Tito, mon joli,
On va pouvoir dormir d’un bon dodo sans rêve :
Qu’on est bien tous les deux, les affreux sont partis. »