Que j’aime mes sœurs les Françaises
Elles ont l’esprit et la grâce,
Bretonnes ou Martiniquaises,
Ah ! Quelle aimable et fine race :
Mélusine, la fée Serpente
Qui sut charmer le Lusignan ;
Jeanne d’Arc, la belle insolente
« Qu’Anglois bruslèrent à Rouen »,
Filles diverses, belles dames,
Tout en sagesse ou en folie
Belles de corps ou belles d’âme
Sainte au couvent, galante au lit.
Je ne sais plus qui je préfère,
De Jeanne Hachette ou de Marion*
On dira bien que j’exagère :
Je crois que j’aime mieux Ninon**
Il faut de tout pour faire un monde,
Dit la sagesse populaire
Il faut Mimi, et Radegonde
Lys tourangeau, fleur de misère.
Marie Curie, Marie Dubas,
Damia et Sainte Bernadette
Qui vit la Madone en un bois,
La chère petite Fadette ;
Sainte Thérèse de Lisieux
Édith Piaf et Zizi Jeanmaire
Je les aime comme mes yeux
Et lon lon là, et lon, lon laire
Aujourd’hui encor’, Dieu me damne !
Je voudrais voir notre astronaute
Donner ses traits à Marianne.
Aïe ! je n’ai plus de rime en « aute » !
Que ces couplets un peu sommaires
Ne négligent « petites mains »
Bonnes, servantes, auxiliaires
Infirmières et trottains,
Maîtresses d’école exténuées,
Paysannes sur leurs tracteurs,
Funambules et coryphées
Et secrétaires des docteurs.
Pour en finir, moi, je vous dis :
J’espère voir — heure dernière ! —
D’un pas dansant, au paradis
Toute leur troupe*** chez le père.
** Ninon de Lenclos.
*** Les plus saintes tirant les autres par le principe des vases communicants de la communion des saints.