Le genou de ma tante

Aujourd’hui, j’ai si grande envie de retourner vers mes jeunes années et je voudrais citer des propos, qui pour une toute petite fille me plongeaient dans l’étonnement. Parfois difficile de comprendre la langue française ! Ces tournures, ces boutades mille fois entendues sont l’héritage de Pépé et Mémé, mes grands parents.

« Le genou de ma tante la chère sœur »
En situation :

  • Mets donc ce vieux couteau à la poubelle, ça coupe comme le genou de ma tante la chère sœur.
    Mémé avait eu réellement une tante religieuse dans le sud-ouest !

Quand je restais clouée sur ma chaise pendant que tout le monde s’activait en cuisine ou au ménage :
« Ah qu’il est doux de ne rien faire quand tout s’agite autour de nous… Ne fais pas ta tête de princesse offensée ! »
No comment

Si je faisais connaître mon avis sur un article un peu coûteux :
« On a pas la bourse à Rothschild »

Si je mettais un vêtement chiffonné ou seulement mal repassé :
« Ça sort de la gueule d’une vache », « T’es foutue comme la révolution ! » ou encore « comme l’as de pique »
Puits de perplexité…

Pire encore, sur un thème où je n’étais pas censé intervenir :
Si passait une dame bien pourvue en poitrine :
« On vend de la mozzarella ! »

Sur un couple très banal pour moi :
« Ils sont mariés de la main gauche »

« Elle a attrapée une grippe de 36 semaines »
« Elle a un polichinelle dans le tiroir »
Peut-on concevoir cela ?

« Elle le tenait par les sens »
Obscurité complète, ces adultes sont vraiment dérangés par moments ! Et que penser du prince du sang, de l’avocat marron, de l’homme de paille, du jeune homme bique et bouc, de la femme à tout le monde !…
Et pour finir en beauté « la piqûre de caquesiau » (l’aoûtat) responsable d’une « enflure de tablier »
D’où le refrain moqueur suivant :
« C’est un caquesiau, c’est un caquesiau
C’est un caquesiau qui l’a piquée entre les jambes…

C’est un caquesiau, c’est un caquesiau
C’est un caquesiau qui l’a piquée au pisseriau »

Je vous en ajoute quelques-une délicieuses :

Connaissez-vous le durillon de comptoir ?
C’est le bedon du pilier de zinc.

Et de redoutables remèdes en cas de maladies :

La tisane des quatre chapeaux
On accroche un chapeau à droite et à gauche sur les pieds du lit et on boit un grog au rhum et jusqu’à temps de voir quatre chapeau au lieu de deux.

Pour remédier à la constipation :
Le bouillon pointu !

Ça va ? Allez, j’arrête.