Le doudou de Mélanie

Le doudou de Mélanie
Est quand même un drôl’ d’outil
Et qui mène un’ drôl’ de vie,
Ce doudou souvent parti !

Il s’est encore sauvé :
Il s’est éclipsé, ce soir
Au fond du jardin tout noir,
Pour Mélanie, sans pitié !

Faut dir’ qu’c’est une poupée
Un’ petit’ poupée d’chiffon
Lui faudrait un coup d’savon
Ell’ ne s’est jamais lavée

C’est un’ poupée un peu moche :
Cheveux raides et chapeau cloche,
Mais ce qu’elle a de charmant,
Sont ses grands yeux innocents

Son corps plein de noyaux d’c’rises,
Se réchauffe au micro-ondes
Pour dans une paix profonde
Quittant robe et bottes grises,

Tiédir le lit d’Mélanie
Lorsqu’est arrivée la nuit,
Et que Maman est partie
Rejoindre Papa au lit

Et bien donc, vous savez quoi ?
Moi, je crois savoir pourquoi,
Ell’ s’est sauvée vers la rue,
Démarche fort incongrue

Je crois qu’elle est en amour
Avec le chat d’la voisine
Qui la r’luque d’puis sa cuisine
Elle en rêve tout le jour