Pest’ ! Pest’ !
Car le voilà, le vent d’est
Balayant le sol agrest’
Depuis Vienne jusqu’à Brest !
Fuyons et sans faire un geste
Zest ! zest ! zest !
Zeste d’peur, pour le vent ouest !
Qui emporte dans sa vest’
Tous les miasmes du Far-west
Odeurs chavirant la teste
Oh ! le Sort !
Arrive le vent du nord
Qui nous congèle et nous mord
Sans répit nous fait du tort
« Ohé ! » d’babord et tribord !
Calatayud !
Il remont’ le vent du sud
Frôlant marais et paluds
Les océans, les gens prudes
Et sur tous les cœurs trop rudes
Toi, puissante tramontane
Épuisant les petits ânes
Charriant pomm’z et bananes
Trottants au marché d’Aubagne
Quitte la campagne !
Toi, sauvage sirocco
Qui te répands à grands flots
Des mains de St Antonio
Sur tous les plus beaux coteaux
Vire ton dos !
Calme toi !
Toi le chaud « foen » des bois
Toi qui ne suit point de lois
Des républiqu’ ni des rois
Toujours nous mets aux abois
Endors-toi
Toi, va-t-en, va-t-en !
Disparais, le vent mauvais
Rempli de poissons volants
De netsukées japonnais
De chagrins désespérants
Et r’viens jamais
Allez dormir, tous les vents !
Pour quelques précieux instants
R’descendant par les volcans
Dormez sous terre, les vents
Turbulents
« Couchés ! les vents »
Que ne passe que l’Esprit
De Celui qui nous guérit !
Et toi, beau tapis volant
Redonne-moi mes quinze ans