Le beau navire

Rendez-moi le trois-mâts de la Rose-des-vents,
Le beau navire usé à la voile magique
Qui n’aborde jamais aux quatre continents
Ne frôle ni Ceylan, ni Java, ni l’Afrique.

Un sort lui interdit de retrouver la rade
Il ne s’y poserait qu’au risque de la mort
Sumatra, Bornéo, la belle Désirade
Seront toujours pour lui l’inaccessible port.

C’est le vaisseau fantôme des vieilles errances
La coque ensorcelée qui ne va nulle part
La sirène de proue dépourvue d’espérances
Et prête à chaque instant pour un nouveau départ.