« Vive Mao ! Vive la ligue ! »
Tu pleures, pauvre Marjolaine ?
Dansons la valse, ou bien la gigue,
Selon le conseil de Verlaine !
« Vive nos droits, vive la France ! »
Que voulaient dire ces clameurs ?
Les murs ont perdu l’espérance,
Où sont passés tous nos meneurs ?
Tous ces jolis colleurs d’affiches
Ont bedaine et double menton
Sont devenus un peu plus riches,
Ils oublient la Révolution !
Geissmar est devenu notaire,
Sauvageot est-il Pédégé ?
Quant au troisième mousquetaire
Cohn-Bendit, il a bien changé !
En rôdant tout le long du quai
Ne retrouve plus mon Paris,
Où sont les beaux enfants de Mai
Les barricades et les cris ?
En passant par la rue Saint Jacques,
Je vois des fantômes amis
Ils glissent au dessus des flaques
Que fait l’averse en manteau gris
Nous avions cessé d’être sages
Pauvres nigauds un peu grisés
Car ils nous promettaient des plages
Si nous arrachions les pavés.
Ce n’était pas les Trois-Glorieuses
Ni quarante-huit, ni la Commune !
Insurrections sont hasardeuses
Et il s’en est perdu plus d’une !
Consolons-nous, mes camarades,
Qui tant de fois furent cocus
Nous n’irons plus aux barricades
On ne nous y reverra plus !
Dansons la valse, ou bien la gigue
Selon le conseil de Verlaine !
Chantons au son de l’accordéon
On nous a bien pris pour des cons.