La belle fileuse aux doigts de vent
Elle file, elle fille, elle file le Temps
Le vieux Temps dont la roue
Ressemble à son rouet
Le vieux Temps qui se joue
De l’Amour, du regret
Dont le fil s’effiloche
Et qui met dans sa poche
Les aveux, les secrets
Son mouchoir par dessus
Et qu’on en parle plus !
Chantent cigale et grenouille
La belle fileuse mouille
D’un doigt léger, léger
Le fil de son rouet
Le fil de lin
Du chagrin,
Le fil de soie
De la joie
Et de son petit pied
Elle mêle, elle emmêle
Le chagrin et la joie
Et le chanvre et le lin et la laine et la soie
Elle file la trame
Elle file le drame
De l’aurore au triste soir
Elle file la vie, file l’espoir
Et de la sombre nuit jusqu’à la fin du jour
Elle file la vie, elle file l’amour