À un cher transfuge
J’ai perdu mon chemin, celui des endroits sûrs
Dans l’enchevêtrement des illusions charmantes,
J’ai égaré le fil qui ramène à mes murs,
La vie m’a baladée, bien loin de mes vieux murs
Alors toi, tourne tourne, musique frivole,
Gémit, refrain cassé d’orgue de Barbarie,
Vieux flon flon lancinant de la fête des fols,
Car l’enfance s’en va, quand la Vie l’a trahie,
Nous aimions nous leurrer dans le jeu des miroirs :
Mais la « barbe-à Papa » de la fête foraine
Ne console jamais de certains desespoirs,
Quand nous avons semé la bonne fée marraine,
Qui peut me dire où ce chemin m’entraine,
Cet étrange voyage qui va nulle part,
La grande Roue faussée de la liesse foraine
Tournera toujours, faute d’un vrai départ !
Rouges pommes vernies et toi, tir aux pigeons,
Nous reviendrons dormir cheveux et confetti,
Sous nos draps amicaux, reposons, oublions,
Pas vrai ? Il est bien tard ! n’est-ce-pas, mes chéris