Ce poème est dédié à tous les morts sans sépulture de toutes les guerres.
Cette chanson parle des vignes qui ont poussé à l’endroit où des morts sont restés sur la terre et grossièrement ensevelis… :
Boivent le sang des copains… »
Se relèvera aux cris des moineaux.
Qui nous guidera ? Le grand Saint Antoine
Et puis Saint François, prince des oiseaux.
Nous serons debout, au milieu des blés
Au son des violons, au son des flûtiaux
Et nous marcherons, pas bien réveillés
Au chant de l’alouette et du loriot,
Laissant dans la terre un corps tout usé
Comme on abandonne un vieux paletot ;
En chantant la joie du jour nouveau-né,
Stupéfaits d’avoir un manteau nouveau.
De quoi s’ra-t-y fait ? Je ne peux le dire.
Car le Seigneur seul en a le secret,
Si je le savais, n’pourrais le décrire
Le quoi ? Le comment ? Suis bien trop benêt !
Faut faire confiance aux dix doigts du Père
Qu’est jamais à court d’imagination
Pour tisser très bien l’habit de lumière
Pour chacun, chacune, de chaque nation.
Nous arriverons jusqu’aux pieds divins
Laissant ici-bas souffrances et pleurs.
Dans cette lumière qui n’a pas de fin
Quelqu’un nous prendra tout contre son cœur.
Et comme une mère, il nous lavera
Nous disant : « Petit, en as-tu passé !
Moi, j’en ai pleuré, oublie-moi tout ça,
Ce n’est pas pour rien que je t’ai aimé. »