Kolia aimait trop les filles
Allait trop à leur pourchas,
Les draguait dans les gambilles
Puis leur emboîtait le pas,
Lui plaisait bien Pétronille ;
Il courrait vers Natacha ;
Chacun’ lui semblait gentille,
Et même la Grouchenka,
Il obtint un rendez-vous
Dans la grange au vieux Sacha
Un’ promesse, savez-vous ?
De la replète Liouba !
Mais ces bell’ se rencontrèrent
Sur la plac’ de l’Opéra,
Prirent un café sévère
Amélioré de vodka,
Un peu de vodka légère
Qui délie les langu’voilà !
La paysann’, la bergère
Et l’autr’, celle d’Odessa,
Ell’ se racontèr’ l’affaire
Et les mots doux de Kolia
Et voilà qu’ell’ surent bien faire,
Au rencart y allèrent à trois,
Le garçon, par trop gourmand
S’prit un râteau de première :
Au milieu de rir’ charmants
Peut-être fut-ce salutaire
Car il aimait trop de filles
Cell’ qui dansent la polka
Toutes de sortes de filles
Cell’ qui dansent la mazurka
Bien péteux s’en fut Kolia
Plein de honte, pris de fièvres
Il connut, ce fin matois,
Qu’il ne faut courir trois lièvres
Trois beaux lièvres à la fois