J’aim’ que tes p’tits seins tressautent
Quand tu cours dans le sentier
Du mas des micocouliers
Au bourg de Maria la Haute
Jusqu’à l’endroit où tu peines,
Ma jolie petit’ chérie
Ma tendre petite amie,
Près des abeilles, et leur reine,
Moi, j’te guette depuis l’grenier
Du vieux père Espèrendieu
Ah ! mon cœur est tout en feu
Quand j’t’aperçois arriver !
Mais qu’est-ce que j’ai dans le sang
Quand tu relèv’ tes cheveux
En levant tes bras, un peu
Pour y piquer ton peigne blanc ?
Ma mèr’ dit qu’c’est la jeunesse
Et qu’elle est passée par là !
Et ell’ rit mais moi, j’ris pas
Infoutu d’dir’ ma faiblesse
Ah ! Madone ! aide-moi ! dis ?
À pouvoir enfin parler
Sans qu’ell’ vienne à me moquer
Car j’en mourrais, moi j’vous l’dis !
Je suis tout chose et j’transpire
Sel de ma vie ! mon souffle d’air
Dont j’ai besoin, l’été, l’hiver !
Je t’aim’ je t’aime, et te désire !
Le soleil de notr’ pays
Il chauffe trop, bien trop dur !
Attendrissez son cœur pur
Que j’devienne son promis