J’aurais bien voulu marcher sur la lune,
À chacun d’mes pas fair’ la sauterelle,
En bondissant, cool, comm’ chacun, chacune
Étant venue là, sur l’astre plus belle
J’aurais tant voulu, émul’ d’Artabas
Passer beaucoup d’temps les fess’ sur un ch’val
Dev’nir sur son dos la grand’ as des as,
Joie pour mon égo, joie plus viv’ que l’bal
Ne pas voir partir la fête foraine
À la fin de Juin, la mort du printemps,
Plus d’assiette au beurr’ ni roue souveraine,
Où l’on monte au ciel en crispant les dents
Et voir le Viet Nam, dont fus captivée,
Par les longs récits d’ma tante Amélie
Ah ! la baie d’Along, nos yeux fascinés
Que j’n’ai jamais vue, et n’verrai d’ma vie
Je n’verrai jamais les poissons vermeils
Circulant en bancs autour du corail
Et le soir venu, voir le vieux Soleil
Fermer les rayons d’son rouge éventail.