Il vient un temps,
Les vieux amants,
N’osent plus se dire : « Je t’aime »
Ça semble fou
Tout à coup,
Ces déclarations
De jeunetons
Pourtant, au vieux Pépère
Elle est toujours si chère.
Elle voit ça dans ses yeux.
Et c’est l’amour, l’amour quand même…
Après tant et tant de jours
Ce qui reste des amours,
Je vais te le dire, Grand-Père :
C’est le fichu bien chaud,
Que tu poses sur son dos
Juste avant qu’elle ne sorte,
Qu’elle prenne la porte,
Pour aller à son train
Te chercher le bon pain…
Appuyé à la treille,
De loin, il la surveille
En lui-même il pense:
« Elle n’a pas sa pareille ! »
Et quand elle revient
D’un pas un peu lassé,
Dans l’odeur du café
Chantent les oiseaux de Sologne !
Le voilà qui bougonne :
« Elle en a mis un temps,
Sachant que je l’attends !
Ell’ se fait admirer
Du facteur, du boucher… »
Au jardin, une rose blanche,
La dernière de l’été,
Souple sur sa tige, danse
Et se balance,
Lui faisant une avance.
Il va, d’un pas de sénateur
Avec en main son sécateur.
Il hésite et clac ! le referme.
La rose ne sera pas offerte
Mais, c’est pour elle
Qu’il avait planté
Au début de l’été
La frêle pousse verte