Fabulette

Fable vécue : le garenne et la génisse
Source : trente millions d’amis

Un jour, près de Nibelle
Une vache douce et noire
Mit au monde deux jumelles
Dont l’une ne parvint à boire

Au pis de sa tendre mère
Comme il arrive souvent
En cas de naissance gémellaire
Fallut s’y prendre autrement !

La patronne et ses tendrons
Se relayèrent nuit et jour
Pour donner des biberons
À leur génisse d’amour

La belle fut dorlotée
Isolée dans un enclos
Une cabane isolée
Et les femmes sont dispos

Avec des difficultés
La petite se mit debout
Et grandit par volonté
De grandir malgré tout

La génisse fit grandette
Choyée même gâtée, pourrie
Un peu tristement seulette
Sans animal de compagnie

Or, la maîtresse fut surprise
La voyant s’amuser, sereine
Un beau matin vers sa remise
Avec un lapin de garenne

On sautait, tournicotait
À en perdre dignité
Bouts de museaux se baisottaient
Ah ! qu’ils s’étaient bien trouvés

Le lapin venait sous le grillage
De la clôture, quel évènement !
Rejoindre son amie si sage
Puis sommeillait sur son flanc

Quel plaisir de les guetter
Et quel exemple pour les humains
Chacun gardait sa liberté
Le soir aux bois, filait le lapin

Le doux garenne, petit cœur
Et sa tendre amie le saluait
Du tendre meuglement de rigueur
Le Jeannot, qui s’en retournait