Déconvenue
« Allô, cousine très chère,
Y’a longtemps qu’on s’est pas vues
Tu s’rais bien mieux au grand air
Qu’à traînasser dans les rues
Si t’as rien d’précis dimanche
Viens donc faire un tour chez nous.
T’entend le merl’ sur la branche ?
Il siffle comme un voyou.
C’est sûr qu’il va fair’ très beau
Il chante comme un perdu
Et le soir, tous les crapauds
Nous font un sacré raffut.
Viens donc chez nous, Clémentine
On ira jouer chez Mémère
On l’aid’ra à la cuisine
À confir’ l’orange amère.
On lèvera les œufs d’poule.
L’pré est plein d’champignons !
Allez zou ! Marie, ça roule
Y’aura d’la tarte aux oignons
On f’ra des colliers d’marrons
Et des p’tits bateaux en noix
Et pis, après le sieston
On fil’ra jusqu’au p’tit bois
J’tapprendrai comment qu’on fait
Pour fair’ péter les coucous
On nag’ra dans le marais
On fera pipi tout d’bout
Quand il s’ra vers quatr’ cinq heures
On r’viendra à la maison
I s’ra encore de bonne heure
Pépé s’ra au cabanon
On pourra prend’ ses outils
C’est bien rar’ s’il nous l’défend
Il est tout c’qu’il y a d’gentil
C’est un grand-père épatant.
On ira dans les greniers
Fouiller les mall’ de Mémère
On mettra ses vieux souliers
On mettra tout’ ses affaires
On baptis’ra le p’tit chat
C’est l’voisin qui f’ra l’curé
Tu parl’ si on rigol’ra :
P’tit café !… et pousse café !!! »
Catastrophe et patatras :
Peau d’chameau, poil d’écrevisse :
Quand le dimanche arriva,
Il pleuvait comm’ vach’ qui pisse ! ! !