Mon cousin Benoît
Se donne à plein gaz
Joue du piano jazz
Ses longs doigts tout droits
Sa main aplatie
Cette main bénie
Qui n’a son pareil
Qui joue à merveille
Au fond du vieux bar
De son pote Nanard
C’est un lieu bizarre
Qui pue le pétard
Et la soupe au lard
Quand Benoît fait voir,
Comment qu’il bidouille
Et qu’il se débrouille
Dans le répertoire
D’la Louisiane noire
Purée ! Mais quel kiff !
Car c’est l’grand artiste
En comparaison
Avec les lions (cats)
De New Orléans
Écoutez céans
De quoi qu’il remplit
Cet affreux boui-boui’
Comment s’y prend t-il ?
C’est mieux qu’mille dollars
Dans ce crasseux bar
Du p’tit pèr’ Nanard
Je t’aime, Benoît,
Buddy aux longs doigts
Yèèèè ! Joue donc moi : Georgi-A
Trompette oua oua
Gori, Alleluia !
Merci pour ton blues
Et pour ta barbouze
Mon très grand jazzist
T’es le zest et l’zist !
Le plus grand artiste
Écout’ dans la nuit,
À tout petit bruit
Écout’ comme il pleut
Comme il pleut sans bruit
À tout petit bruit
Comme il pleut dehors
C’est l’rêve qui sort
Et près de la porte,
Le diable m’emporte
Y a un ange nègre
Hilare et allègre
Qui l’suit, pas à pas
Jouant tout bas
D’la trompette oua oua
Egoing my way
De Cab Calloway