Chanson pérenne

Le doux vent berce la palme
Le vent berce le lilas
Même quand le vent est calme
Qu’il ne souffle presque pas

Quel est donc l’oiseau joli
Qui fait à peu près ceci ?
Ti ti ti ti, tit ti ti, tireli
J’l’entends bien, ne le vois mie

Je me souviendrai toujours
C’que m’avait dit en Avril
Ma marraine de Nemours
Entends ce joyeux babil ! ! !

Écout’ bien ce qu"il nous dit
Cet effronté d’nos jardins
Il en tir’ fierté et profit
Il épate les voisins !

Je suis le fi fi fi fi
Fi, fi fi, du rich’ prieur
Sa sifflante mélodie
S’achèv’ en refrain rieur ! ! !

Cette marraine de Nemours
Repose auprès de l’Éternel
Ses os, en tomb’, pour toujours
Tandis qu’son âme est au Ciel

Pourtant, soixante ans plus tard
J’entends bien dans mon jardin
Ce petit refrain vantard
Au bec de ce p’tit gredin

Le vent berce la palme ;
Le vent berce le lilas
Même quand le vent est calme
Et ne souffle que tout bas