Donc, je laisse ce soir les poètes et les livres
Car la musique est là, la voici qui s’impose
Étrange, en vérité, la magie de la chose !
La flûte et les violons, l’orchestre qui délivre
C’est Brahms que voilà, qui revit dans mon âme
Vibrez, déchaînez-vous, violons quasi tziganes
Danses et coups d’archet, aux fous accents maranes
Cette âme tourmentée en mélodie, Madame
Ce Brahms, que, hélas, l’Amour paralysait
L’Amour, le vrai ; le grand, qu’on ne peut gouverner
Qui ne lui permettait que lit de prostituée
Le laissant impuissant près de la dame aimée
Est-ce drame, oui Brahms, que, ce soir, j’entends
Au fil d’un grand concert, d’une splendeur tragique
Cette magie sacrée, l’orage des musiques ?
C’est ce qui me chavire, au temps, au temps, au temps
Des applaudissements