Papa, qui connaissais tant et tant de poètes,
Qui savais nous les dire sur le bout du doigt,
Tu ne connaissais pas ce fabuleux aède :
Ce magicien des mots : mon « ami » Claude Roy.
Aussi ce jour, je viens pour te chanter ces vers,
Non pas près de la tombe où n’habite personne,
Mais vers la nuit d’avril, et la route à l’envers
Où il aimait flâner sifle merle, chat, ronronne
Escortés de ces bêt’, petit frangin si doux
Ce charmeur de la mort, accoucheur de songes
Dompteur de vagues folles de l’océan fou
Cachant trésors perdus au milieu des éponges…
Je te l’offre Papa, par ce beau soir sans lune
Reçois-le de ma main, reçois-le de ma voix
C’est un joli cadeau, c’est même une fortune :
Ce grand semeur de rêves est le chantre des rois