Écoute, mon cher cœur, la terre est en amour
Elle embaume si fort, la belle nuit d’été
Que l’on ne peut dormir en attendant le jour
Dans le chant des cricris dont le pré est criblé
Allons nous promener au sentier de l’étang
Dessous la lune d’or réfléchie par les eaux
Dans le calme sacré du plus chaud mois de l’an
Au milieu des joncs noirs où chantent les crapauds
Viens, prends ma main très tendrement :
En silence, tourne les portes
Tandis que brille au firmament
L’éclat blanc des étoiles mortes.