Du hibou, grand dormeur, redoutez le réveil
Ses yeux d’or surprendraient ce qu’ils ne devraient voir,
Et les rayons de lun’, plus aigus que soleil,
Se couleraient bien vite aux bassins du lavoir.
Mais la brume envahit, et la fosse et l’étang,
Nous voilant les étoil’, les planètes sans nombre
Balayées çà et là, par le souffle des vents
Qui hésitent et vals’, au hasard des trous d’ombre.
Que la nuit est troublante, et comme elle est magique !
L’Amour s’est endormi, guettez donc son réveil…
Des silhouettes vont, écoutez la musique !
Un ange noir et doux passe dans mon sommeil…
Et je m’éveillerai, si Dieu veut, au matin,
Sans avoir rien compris à cette étrange fête,
Qui me rendra au jour, accablée de chagrin,
Et d’interrogations, en fouillis dans ma tête…