Amours à l’ancienne

Quatrains écartés, un premier temps
Mais en somme, pourquoi pas ?

Le jeune épie la petite, derrière la grille du jardin des sœurs

Je la regarde de la grille
Ébloui, comme un jeune enfant ;
Sans qu’elle sache, belle fille
Que je suis là, le cœur battant.

Elle lit dans un grand fauteuil,
Sous un bel arbre frissonnant.
Son front lisse n’a pas d’orgueil
Et son œil noir est caressant.

Toute entière dans son livre
Elle sourit, bien loin de moi
Ne sachant pas que mon cœur ivre
Chavire d’amour et d’émoi

Il m’est doux d’être sans bouger
Sans pouvoir dire une parole
Et d’entendre, à grands coups, frapper
Mon cœur blessé, triste oiseau fol

J’aimerais mourir dans l’instant
Seulement croisant son regard ;
Son regard doux et pénétrant
Qui puisse me tuer sans retard…