Je vous ai si longtemps aimée,
Belle dame que je révère
Toute ma vie fut parfumée
De votre odeur suave et légère,
Vos yeux m’ont fait boire un breuvage
Qui, pour toujours, m’a ennivré
Mon soleil fut votre visage
Ah ! vos fins doigts, sous mes baisers !
Baiser très sage, très discret
Qui ne sut pas vous révéler
L’amour ardent, l’amour secret
Qui, soixante ans, me fit brûler !,
Je n’avais pas le don de plaire
Encore moins de vous parler,
Mais, voyez vous, qu’y peut-on faire ?
Oui, vous m’avez beaucoup donné,
Près de vous, c’était l’euphorie
Belle, que toujours, je suivais,
Vos mots charmants, je les buvais
Vous, l’étoile éclairant ma vie !