Ah ! Jeunesse

Dans le boudoir de la baronne,
On chantait « le chant de Craonne »
Enterre nos copains anarchistes
Et grands rapins du genre artistes

Dans la chambre de la comtesse
On pouvait s’caresser la fesse
Et aussi où il ne faut pas
Ca ne choquait mêm’ pas le chat

Dans le fumoir de la marquise
La liberté était exquise
Chacun faisait sa fantaisie
La marquise en riait, ma mie

Dans le salon de la margrave
À vingt ans, me fit son esclave
Au point d’lui rattacher ses bas
Quand elle avait pris ses ébats

Dans la véranda de Corinne
Nous croquions noix et mandarine
Tout en sifflant une chopine
Tout en courtisant sa cousine

Ah ! jeunesse ah ! ma jeunesse
Que ne puis-je y retourner
Tu as passé en tell’ vitesse
Où sont donc ces folles années

Sur un petit air dix huitième siècle