Adélaïde est ma voisine
Imprévisible, mais charmante
Tantôt bourrue, tantôt câline
Elle me trouble, elle m’enchante
J’en suis coiffé, j’en suis féru
J’en suis fada, j’en suis malade
Je suis près d’elle un ingénu
Naïf et tendre camarade
J’aime tirer sa longue tresse,
Mais n’ai jamais osé lui dire
Que de mon cœur elle est maîtresse
Que d’elle j’endure le pire
Puis-je lui envoyer sottises
Avanies et méchancetés
Quand je rêve de tendres bises
Au creux de son beau cou nacré ?
J’aime mieux me garder tout ça
Bien caché tout au fond du cœur
Ah ! pourquoi donc ne puis-je pas
L’aimer comme on aime une sœur ?
Oui ! j’ai le mal d’Adélaïde !
Dieu ! que l’amour saigne le cœur !
J’ai le cœur gros, la tête vide
Mais ce mal est plein de douceur