Candide

Quelques œuvres, certaines vaguement pornographiques.

La Main molle

La Main molle

FADE IN:

EXT. CHÂTEAU - CRÉPUSULE

Un château anglais au début du XXe siècle, dont certaines fenêtres brillent de l’éclairage électrique.

INT. SALLE DE BAIN

GEORGE, un domestique du château, est devant le miroir. Il agite très vite sa main devant sa livrée sombre.

LE COMTE entre sans frapper et surprend son domestique, qui arrête précipitamment son geste et prend un air coupable.

LE COMTE

Que faites-vous là, mon ami ? Rien de répréhensible, j’espère ?

GEORGE hésite brièvement.

GEORGE

Non, monsieur, vous allez voir. Placez-vous là.

(LE COMTE s’exécute, et GEORGE recommence à agiter sa main.)

Si j’agite ma main de cette manière, le nouvel éclairage électrique, par l’alternance cyclique et imperceptible d’illumination et d’ombre, semble multiplier mes doigts et rendre ma main plus plastique, pour ainsi dire plus molle qu’elle n’est en fait.

LE COMTE

(guère impressionné)

J’ignorais que ma domesticité fût si savante. Laissez-moi, maintenant.

GEORGE sort discrètement.
LE COMTE, une fois seul, pousse un soupir de lassitude, puis se regarde dans le miroir et agite rapidement sa main. Un pâle sourire éclaire sa face.

INT. CHAMBRE DE MADAME - CRÉPUSCULE

La jeune MADAME est assise dans son fauteuil, très distinguée. Elle est absorbée dans son ouvrage.
LE COMTE, agité, entre précipitamment et se dirige vers les fenêtres. MADAME ne lève pas le regard.

LE COMTE

(fermant les rideaux et augmentant l’éclairage)

Regardez, mon amie, la découverte étonnante que j’ai faite tantôt. Il ne vous aura pas échappé que la lumière électrique est non seulement très pratique, mais que ses propriétés étonnantes permettent encore des facéties optiques nouvelles. Regardez.

LE COMTE se place devant sa femme, qui consent à interrompre sa couture et à lever les yeux vers son mari.

LE COMTE

(prenant dans la corbeille une pièce d’étoffe et agitant ses doigts devant)

Observez comme, suite à l’altération encyclique de l’élimination, ma main paraît molle.

MADAME

Mon cher, votre main me semble avoir conservé sa mollesse habituelle. Mais votre tour ne m’est pas inconnu. Il me semble l’avoir déjà vu faire. Peut-être par ce jeune drôle qui est entré à votre service à Pâques.

SMASH CUT TO:

INT. CHAMBRE - JOUR - FLASHBACK

GEORGE et MADAME sont sur le lit de cette dernière, nus, et s’activent à un coït passionné.

FIN DU FLASHBACK

LE COMTE

(pensif)

Un jeune homme étonnant.

(un temps)

CUT

FIN

La Glace

La Glace

FADE IN:

INT. JOUR

Gros plan sur un visage troublé.

VOIX OFF

Mais regarde-toi dans la glace !

Le personnage baisse les yeux, et un panoramique vers le bas accompagne ce mouvement.
Le personnage tient un cornet de glace, dans lequel s’agite une copie miniature de lui-même.

FONDU AU NOIR.

FIN

Tu m’es juxtaposée, juste à côté, émue
Jusques aux pieds posant, justaucorps blanc osé
(… ?)

Quand on ne connaît pas Laperson

Son nom est anglophone
C’est lui, là-bas, assis
Mangeant son pain rassis
Suis-moi, on va voir Laperson [le dire avec l’accent]

Sa condition est bonne
Il faut que tu le voies
Il serait bien pour toi
Sois une amie pour Laperson


Tiens, salut, la mignonne ! Tu me parles de lui ? Tu l’as revu depuis ? Comment ! tu aimes Laperson !

Quand on reçoit, on donne.
Dans une relation,
Entretiens la passion
Et donne tout à Laperson

Si tu n’es pas trop conne,
Oublie tous ses défauts
Tu feras ce qu’il faut
Pour être aimée de Laperson


Toi qui vis à Cambronne, À deux pas de chez eux, Qu’est-il advenu de Ce beau couple des Laperson ?

Quand est venue l’automne,
Paraît qu’il l’a tuée
On peut vite juger
Quand on connaît pas Laperson.

La Lune

Ton visage éclatant à mes yeux est sélène :
Plein de profonds cratères.
Ah ! si cachée, ta face avait pu demeurer.

Sur Le Pont du navire spatial

Les pieds balançant au-dessus de la voûte.
Les feux jaunis, ternis d’un astre moribond
Entre le bastingage écoulent goutte à goutte.
Sous moi, rien qu’un morceau de bois, puis c’est le fond.

Je n’entends pas un son, pas un reflet dans l’onde
Les marins n’ont plus peur du silence qui gronde.
Mes jambes dans le vide, en-dessous les étoiles,
Un vent solaire frais là-haut enfle les voiles.

En me laissant chuter, libéré, vers l’abîme,
J’irai plus haut que l’aigle, et plus haut que les cîmes
Mais non. Le vertige est pire qu’être attaché.
Ma gravité d’esprit me retient au plancher.

Bataille navale

Le canon, capitaine, est chauffé hors limite
Par prudence, laissez refroidir cette — (?!)

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