Une vieillerie que j’ai retrouvée au fond d’un disque. C’est une partie d’un film sur lequel j’ai travaillé durant ma deuxième année de master, avec quatre camarades. Avec le groupe, qui s’appelait Probiscuité, nous avions fait une première version, un clip pour le frère musicien d’une des copines, et avions décidé de l’améliorer, de le retravailler. L’idée était de pouvoir chacun explorer ce qui l’intéressait, et d’assembler les parties en un tout cohérent. C’était bien parti.
La fin de l’année venue, on s’est promis de le terminer chacun de son côté, et de se retrouver pour le terminer ensemble. Nous n’avons jamais tenu promesse.
Cela fait cinq ans, je crois que je ne révélerai plus rien de confidentiel en dévoilant mon bout de film.
Mon sujet de recherche était la boucle d’animation, alors j’ai fait un travelling en boucle dans un décor vaguement futuriste, style vaisseau spatial. Il y a une introduction et une conclusion, mais tout le reste, c’est une boucle. Enfin, certains détails changent entre deux passages, donc ce n’est pas parfaitement une boucle, mais on peut facilement couper minutieusement un extrait et en faire une.
Émilie, dont c’est le frère qui est musicien, s’occupait de la direction artistique du film entier, puisque dans le groupe c’est elle qui avait du goût, et nous avons choisi ensemble les couleurs des textures des objets rétros qui peuplent le film. Elle a aussi fait une partie du shading elle-même.
Rien n’est à l’échelle, mais comme il n’y a pas d’échelle, ça va. Je crois que l’objet que je préfère est le clavier microKORG, qui semble énorme dans le film, tandis qu’en vrai il est plutôt, ben, micro. Mais il faut dire que je n’en avais jamais vu en vrai jusqu’à très récemment.
On peut voir les visages des créateurs dans les écrans de la Game Boy et de l’écran magique.
Le plan de montage Ikea est celui du vaisseau spatial lui-même, et la feuille flottant à gauche contient les paroles de la chanson qui aurait dû jouer : Ground Floor (Welcome to the Imaginarium).
Un autre détail intéressant est que le vaisseau a grossièrement la forme d’un anneau, mais que le trajet parcouru pendant une boucle ne fait qu’un quart de cet anneau. Si l’on prend un point de repère, on peut facilement compter quatre passages dans le film, ce qui fait qu’on fait donc un tour complet. Pourtant, à la fin, l’anneau se poursuit sur un couloir droit. Donc, la topologie du décor est impossible. C’est la magie de la boucle.
C’était à l’époque où, comme en témoigne la quasi-totalité des messages précédents sur ce blog, je me passionnais pour HQZ. Je le mettais partout, je l’ai mis dans ce film. C’est ce qui produit l’espèce de voile mouvant en surimpression sur l’image.
C’était flemmard à cause de la boucle, mais c’était joli.