Adieu l’été

Octobre est mort ! Tous les saints au préau !
Filez, nuages hauts ! Déjà, l’orage tonne
Va belle Victoria ! Attelée aux chevaux
À la robe « couleur des châtaignes d’automne* »

Dernière promenade à l’odeur des forêts
Avant les durs frimas et la neige glaçante
Combien vous êtes douce, en ces jours là, frisquets
Qui ne nous ôtent pas cette excursion charmante

Sous une couverture en fourrure élégante
Mais tout ça n’est que rêverie
Je n’ai ni Victoria ni beaux chevaux amis
Ni fourrure velue à l’indécent haut prix

Tout cela, croyez-moi, est fort bien
Pour le petit viron au marché du matin
Suffit des deux pieds, des bottes du jardin

Rêvons rêvons tant que la cloche sonne
Et nos rêves vraiment ne font tort à personne

* Emprunté à Guillaume Apollinaire Rhénane d’automne