Sur Le Pont du navire spatial

Les pieds balançant au-dessus de la voûte.
Les feux jaunis, ternis d’un astre moribond
Entre le bastingage écoulent goutte à goutte.
Sous moi, rien qu’un morceau de bois, puis c’est le fond.

Je n’entends pas un son, pas un reflet dans l’onde
Les marins n’ont plus peur du silence qui gronde.
Mes jambes dans le vide, en-dessous les étoiles,
Un vent solaire frais là-haut enfle les voiles.

En me laissant chuter, libéré, vers l’abîme,
J’irai plus haut que l’aigle, et plus haut que les cîmes
Mais non. Le vertige est pire qu’être attaché.
Ma gravité d’esprit me retient au plancher.